C'est un thème qui traverse son œuvre et en est devenu synonyme.
Artiste, pédagogue et responsable d'une association artistique, elle organise de nombreuses expositions chaque année. Elle entretient une relation étroite avec le Japon et participe depuis 30 ans à des échanges culturels par le biais d'expositions.
Tous ceux qui l'ont côtoyée la connaissent comme un ange chaleureux, humble, réservé, attentionné et saint, mais elle est aussi probablement connue pour le fait que sa vie intérieure est toujours pleine d'énergie, comme un volcan en activité. Depuis sa jeunesse, en plus de sa propre production artistique, elle fait tout le travail pour ARTEC et parcourt 200 km entre Paris et son domicile de Chouzy pour son travail universitaire. Il a fait cela tout en s'occupant de sa mère, qui était infirme. Sa force physique et mentale n'a pas diminué.
Par exemple, tout récemment, elle a monté et descendu le sous-sol, le premier étage et le deuxième étage de l'espace d'exposition une centaine de fois par jour.
Son aspect physique, inhumain, peut donner à son œuvre une chaleur primitive. Cependant, l'atmosphère et les thèmes créés par ses œuvres sont très éloignés de sa personnalité. Il s'agit précisément d'humains démasqués et de créatures qui apparaissent comme des êtres déformés. Ils sont généralement horribles et défient l'entendement. Elles rappellent d'anciens rituels d'adoration de divinités étrangères, comme celles d'Afrique ou de Polynésie. Pour comprendre son travail, il est indispensable de connaître le folklore mondial et les rituels des masques.
Le Salon Inernational du Portrai en novembre 2023 l'a aidée à comprendre son orientation.
Examinons une œuvre en trois morceaux publiée p. 42. Un immense masque idolâtre est au centre du tableau, les toiles de part et d'autre étant peintes dans l'obscurité. Au fond de l'obscurité, une foule de masques entoure encore l'artiste, et l'on peut lire qu'ils vénèrent le dieu masqué au centre. Cependant, l'obscurité est si profonde qu'il n'y a qu'une seule torche sur la toile de gauche, ce qui suggère un aspect infernal. On ne peut s'empêcher de penser aux Mad Men des "festivals de masques" de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les tribus utilisent des masques bizarres et hideux, mais il ne s'agit pas de dieux ou de démons, mais de masques représentant des esprits. L'exposition comprenait également cinq autres peintures acryliques de taille inhabituelle (p42-p43), qui sont à la fois des masques et des portraits de personnes démasquées. Plutôt qu'un message cynique, ces peintures nous donnent le plaisir d'imaginer les vrais visages sous les "masques de personnes".